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Quelques clashs lors d’arrivées de propriétaires. J’ai depuis découvert le point commun aux interventions de la gendarmerie : là où l’artisan (un belge au village depuis 1980, d’abord marié à une vieille rombière dont il hérita rapidement de « quelques
biens » avant d’épouser une jeune fille « de bonne famille » et s’afficher artisan) réalise les travaux. Tout le monde sait, et il ne se prive pas de s’en vanter, payés en liquide, redoutant néanmoins d’être placé sur table d’écoute par le fisc mais ajoutant « tout s’achète » et paradant avec un lac, des autruches, des chevaux, le 4 x 4, la Mercedes...
Il y eut même un coup de fusil. Tiré en l’air, certes, mais ici, ce fut un événement. Et la réalité s’est finalement ébruitée. Via internet d’abord. Puis un correspondant de Marianne est descendu. Six pages.
Durant quelques mois les journalistes rivalisèrent en jeux de mots plus ou moins faciles et de bon goût sur Montcuq.
En août, j’acceptai même de commenter ce « phénomène de société. » C’était ma première « interview » et, au lieu de la réaliser immédiatement, le journaliste, après m’avoir croisé au lavoir, m’avait donné rendez-vous au même endroit à quatorze heures. Enre-temps, quelques bières avaient noyé mon escalope de dinde et mes petits pois carottes. Résultat : en souvenir de quelques lectures mal digérées, j’étais parti dans une analyse historique, avais balancé « il serait bon parfois de s’intéresser à l’origine de certains héritages, la fortune s’est parfois réalisée au marché noir ou la Collaboration puis il y eut des trafics. La France regorge d’anciens délinquants notabilisés. Robert Hersant n’est pas un cas unique. »
Me suis-je vraiment exprimé ainsi ? C’est ce qui fut imprimé. Et si c’est écrit, tout le monde, ici, vous dira que le marginal est du côté des sauvages ! La Ligue Communiste Révolutionnaire dut y croire aussi puisque je continue à recevoir une invitation
à chacun de ses congrès !
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