marcher restait mon unique activité sportive
Cete page reprend un extrait du roman Quand les familles sans toit... de Stéphane Ternoise. Quelques commentaires peuvent également y être ajoutée. Sur certaines pages figurent des (...), ce qui signifie naturellement qu'une partie du texte fut supprimée pour sa mise en exemple sur ce site. Principalement pour des raisons techniques de doublons avec d'autres présentations.



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Depuis des années, marcher restait mon unique activité sportive. Même le vélo, je l’avais abandonné, trop de montées. Je n’ai jamais autant fréquenté les sentiers de la colline que cet été-là. Ils s’y trouvaient le plus souvent, près de la cazelle. Elle
Lisait, il la photographiait. Ils passaient aussi régulièrement. Nos relations pouvaient être qualifiées de cordiales, de bon voisinage, une forme « d’amitié naissante. » Ils ne posaient aucune question indiscrète et je respectais aussi cette frontière.
Ils savaient pouvoir se servir aux arbres...
Je n’ai jamais réussi à la voir seule. Et trois mois plus tard, ils emménageaient « chez l’anglais de Pech-romane », Stevenson. Les commentaires au village furent plutôt favorables : au moins une maison qui ne sera plus fermée onze mois par an. Certes, l
’absence d’emploi connu des locataires éveillait la curiosité et de nombreuses hypothèses circulaient, les plus pessimistes redoutaient une nouvelle vague de cambriolages. Comme à mon arrivée !
Ici, c’est le Quercy blanc, un des nouveaux pays de résidences secondaires ; après une razzia sur la Dordogne, les friqués ont découvert nos pierres et les prix ont flambé. Depuis, même une grange, un smicard, aucune banque ne lui prêtera suffisamment po
Ur qu’il puisse l’acheter. Je suis arrivé avant, juste avant, quand les maisons se vendaient une bouchée de pain. Ils sont nombreux à regretter de ne pas l’avoir acquise, cette propriété. En ce temps-là ils la considéraient trop délabrée. Le notaire surt
Out ne se le pardonne toujours pas ! J’ai manqué de flair ! En moins de cinq ans, il aurait multiplié le prix par dix.
L’artisan du village m’a même proposé de rafistoler gratuitement le toit d’une dépendance... « Gratuitement »... c'est-à-dire contre une autre dépendance... Pardi, avec quelques travaux, il pourrait en obtenir un sacré magot !
Mais rien n’est à vendre. Un jour, peut-être, je « rénoverai » ; de toute manière, payer ce genre d’arnaqueur, jamais : embaucher directement quelques ouvriers compétents serait préférable (...) peut-être dans une autre phase de ma vie, je chercherai ; je suis venu ici pour vivre une décennie de « formation », de lectures, une forme d’adolescence studieuse... et solitaire.
Les gens d’ici se demandent encore pourquoi je me suis ainsi isolé. Ça ne se fait pas ! Ce n’est pas normal... ça doit cacher quelque chose...
Séverine et Stéphane sont les premières personnes avec qui j’ai dépassé les banalités de simple politesse. Un vieux couple de presque voisins m’avait bien invité à prendre l’apéritif cinq semaines après mon arrivée mais c’était l’occasion, pour lui, (...) Imaginez qu’une souris égarée appuie sur la gâchette... » Depuis, il s’est calmé, au cimetière.
En règle générale, échanger trois banalités, c’est récolter la question :
- Et vous faites quoi dans la vie ?
La première fois mon explication s’est limitée à un simple sourire et la répartie pensée idéale m’est venue le soir :
- J’essaye de vivre, vivre dignement. Et c’est nettement plus compliqué que le pensent les personnes dont la vie s’égrène sans réfléchir à cette possibilité de ne pas gâcher le peu de jours autorisés sur Terre.
Mais simplement sourire fut ma réponse aussi les fois suivantes, réponse préférable : ils ont depuis le premier jour leur idée sur moi et on ne renverse pas un tel préjugé avec une réplique trop compliquée pour leur cerveau.


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Le roman Quand les familles sans toit... de Ternoise.

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